Les amateurs de Oxmo ne pourront pas dire qu’ils ne l’avaient pas vu venir, après plusieurs années comme auteurs pour divers artistes et un Lipopette Bar avec les JazzBastards, Ox avait clairement annoncé la couleur de son futur projet solo.
Pas de surprise quand les 2 premiers extraits "Masterciel" et "365 jours" arrivent, l’album sera réalisé entièrement par des instruments live, 2 titres calibré quand même Hip Hop mais est-ce que Oxmo osera allé plus loin et pourquoi pas interprété des titres qu’il aurait pu écrire pour d’autres artistes ? La réponse est oui, le voyage musical offert par Oxmo n’a pas de limite (le morceau avec Olivia Ruiz en est la meilleur représentation). Ma seule peur, qu’il se laisse aller dans des slams à la mode… je suis rassuré ce n’est pas le cas, même si le flow n’a jamais été aussi lent sur certain morceau, on reste dans du Oxmo avec une touche poétique tiré à l’extrême comme sur le titre "L’arme de paix" avec une instrumentalisation qui ne cesse d’évoluer au fil du texte et ce roulement de batterie militaire qui plante parfaitement le décors du morceau.
Au niveau des textes, on retrouve tous les thèmes préférés de Oxmo, ceux où il excelle et qui devrait même lui être réservé... Sur "J’te Connaissais pas", un double point de vue sur une rencontre avec l’âme sœur, et pour rester dans le même registre il y a aussi "Les unes, les autres" l’un des textes les mieux écrit de l’album. Que serait un album de Oxmo sans un de ses fameux duel, et quel meilleur endroit pour mettre ce morceau si ce n’est en clôture d’album, "L’un de nous deux" sur un piano infernal qui dés les premières notes nous plonge dans une atmosphère vraiment particulière à tel point que quand le morceau se finit, un certain malaise s’installe… Un morceau sur un voyage à Amsterdam, c’est du déjà vu rien de neuf, mais le style musicale dans lequel s’aventure Oxmo donne à ce texte une ampleur supplémentaire qui transforme un titre qui aurait pu être banale en un morceau qui fera date dans la discographie d’Oxmo. "Soleil du Nord", une véritable lettre d’amour à sa ville Paris et aux conditions sociales de nombreuses familles. Au début je n’avais pas été emballé par "Masterciel" mais après plusieurs écoute attentive ce morceau prend une autre dimension avec des punchlines egotrip qui me rappel ses débuts à l’époque du TimeBomb, du grand Oxmo.
Tout au long de l’album Oxmo ne cesse d’examiner la nature humaine à travers des relations amoureuses, des conflits et l’amitié. Un poète confirmé qui livre son œuvre la plus profonde et complète. Il n’y a aucun titre à jeter et des morceaux qui selon notre humeur du moment nous parlent plus que d’autre, à chaque écoute un nouveau voyage.
NOTE :
18/20Si je devais chercher un petit point faible sur l’album, ce serait le timbre de voix et le style de Sly Johnson dont je ne suis pas vraiment fan, notamment sur le refrain de Tirer des traits.
365 joursCeux qui disent le temps c’est de l’argent sont dans l’erreur
Si on met les euros de côté, pas les heures
J’attend pas qu’on m’approuve, j’suis un grand de ce monde
Compose avec la lumière en tant qu’homme de l’ombreTirer des traitsJe t’aurais prêté ma jambe même estropiée
Je t’ai donné la main, tu l’as escroquée
Mon métier les textes durs mais polis
C’est la réponse lors des contrôles de police
Elles viennent de l’univers
Mais phrases misent bout à bout font le tour de la terreSoleil du nordLe printemps nous transforme en sauvage
Au premier rayon, on plonge sans plage
Famille nombreuse avec un seul salaire
C’est voir la mer à 20 ans, 19 étés de galères.VéridiqueLa tête dans la molécule harmonique
J’écris lorsque les mots s’y percutent
Tout pour le capital, de plus en plus riche et c’est le règne animal
Maudite intelligence que l’on manie malPartir 5mnSaisir l’immensité de l’instant
La savourer dans son importance
Car perdre sa vie à la gagner
N’a plus de sens s’il faut s’éloigner
Parce que la première est toujours la dernière fois
Déguste chaque minute
Vivre un perpétuel terminus
Comment faire quelques heures de 5mnJ’te connaissais pasUn homme à soif de mille aventure
On les veut toutes, mais il en suffit d’une
J’étais assuré qu’aucune ne m’aurait dans la durée
Avec toi spécialement je peux m’y faire
Dans l’espace devient mon hémisphèreL’arme de paixJ’ai trouvé ma voie le jour où j’ai pensé à tuer un homme
Donc je suis bien placé pour parler de paix
Quelques cartouches d’encre dans le chargeur
C’est l’arme de paix
On ne peut que périr sous la loi du plus fort
La patience est plus efficace que la forceLes unes, les autresLes unes aiment les fleurs, les autres le fleuriste
Les une assument, les autres bluffent et pleurnichent
Les unes t’aimes comme tu es
T’apportent des corrections
Les autres veulent t’apprivoiser
Les lunes passent, résultat tu as pris la voisineSur la route d’AmsterdamLe cœur alourdi par la routine
Chez soi nul ne peut se mettre en roue libreA sens inverseSi ne en veut plus se décevoir
Cessons les sens uniques dès ce soir
Aussi tragique soit la destinée
Je veux croire qu’on peut la dessiner
Certains, que des bons chemins se croisent
Les amitiés dorment les branches d’une étoileMastercielFace à moi que des novices
T’es comme porter plainte contre la police
Une seule phrase placée musicalement te calme
La voix agit musicalement
Une basse un rythme, le ciel eut s’écrouler
La terre fleurit dés que je l’ai fouléeL’un de nous deuxÊtre une star à la sueur de son cœur
Le corps marqué par l’absence de la peur
La tête haute, le corps aéroporté
Dans la bulle que forme la corde à sauter
Instinct de survie prononcé
C’est le combat de l’épuisement contre la volonté
C’est de là qu’est parti l’action
Une science dont vous n’avez pas la notion
Courir des milliers de kilomètres
Se nourrir par la force et finir honnêtecertainement mon chef d'œuvre de l'année